Faut-il favoriser le droit du salarié ou celui de l’employeur ?
Selon l’article L. 2281-1 du Code du travail les salariés possèdent un droit d’expression légitime “sur le contenu, les conditions d’exercice et l’organisation de leur travail.” Ce droit peut s’exercer en dehors de la sphère professionnelle. En terme de droit de l’employeur, l’entreprise a le droit de sanctionner son employé si il est la cause d’un trouble réel pour la société. Elle peut également utiliser la correspondance privée d’un salarié en vue d’un licenciement si cette correspondance lui a été transmise par l’employé lui-même, ou par une personne extérieure.
Chartes d’utilisation des médias sociaux : la solution pour les entreprises
Une solution qu’adoptent de plus en plus de sociétés en interne afin de prévenir de potentielles dérives de leur salariés et d’éviter d’être exposées sur le web est la mise en place de chartes d’utilisation des médias sociaux. Elles ont pour but de sensibiliser les employés à ces plateformes, de souligner des limites à ne pas franchir dans la divulgation d’informations relatives à l’entreprise ou encore dans le langage à employer pour parler de la sphère professionnelle. Elles montrent aux employés la démarche à adopter sur les réseaux sociaux. Il est possible de retrouver sur ce site de nombreux exemples de chartes d’utilisation des médias sociaux rendue publiques par les sociétés.
La société Orange a également mis en place un cadre pour ses employés disponible ici.
Pour adresser cette problématique dite de gouvernance, IDAOS accompagne des sociétés dans l’écriture et la mise en place de ces chartes d’utilisation au sein de leur structure. Les salariés ont également besoin d’être sensibilisés à l’environnement des médias sociaux afin d’en comprendre les enjeux et les bonnes pratiques. La Digital Academy a lancé en ce sens une formation e-réputation afin de permettre aux salariés de s’acculturer au digital. La présentation vidéo ainsi que le programme en expliquent le périmètre.
Chartes d’utilisation des médias sociaux : les 3 étapes clés selon IDAOS
1°) Une phase d’audit : contexte national ou international
Une démarche en amont doit être mise en place, une phase d’audit est généralement déployée en interne au sein de certaines sociétés. Il s’agit de prendre conscience de la culture de l’entreprise et d’élaborer un benchmark. Plusieurs éléments sont à prendre en considération dans l’élaboration d’une charte d’utilisation des médias sociaux : les publics internes peuvent être très homogènes. Si la société est une société internationale, il sera difficile de constituer une seule charte qui sera déployée au sein des différents pays de part les maturités qui sont différentes. Pratiques, réseaux et législations divergent en fonction des territoires. Une phase de cadrage est donc indispensable pour pouvoir écrire une charte en cohérence avec l’ADN de l’entreprise.
2°) Une phase de rédaction et de validation interne
La seconde phase se constitue du process d’écriture de la charte. Chose intéressante : les entreprises ont chacune une façon d’aborder les chartes d’utilisation des médias sociaux, ce qui se matérialise dans le fond et dans la forme. La charte s’inscrit dans une continuité de l’ADN de la marque : de la charte d’utilisation d’un cabinet d’avocat comme Backer Daniels transparaîtra un aspect juridique. Une société comme Ford, qui est, elle, très ancrée dans les médias sociaux, pourra se permettre d’écrire une charte moins « conventionnelle ».
Suit à la rédaction un process de validation en interne qui a pour objectif de favoriser l’acceptation de ces règles d’utilisation par les salariés.
3°) Une phase de promotion
Cette dernière phase comprend le déploiement en interne de la charte d’utilisation des médias sociaux. Elle s’accompagne bien souvent d’un processus de sensibilisation des employés au digital, qui favorise une prise de conscience des risques et méfiances liés aux réseaux sociaux et par conséquent l’adoption de la charte.